Présentation

La mastectomie masculinisante, également appelée torsoplastie, est une intervention chirurgicale visant à retirer les tissus mammaires afin de créer un torse d’apparence masculine. Elle constitue souvent une étape essentielle dans le parcours de transition des hommes transgenres et de certaines personnes non binaires, permettant d’aligner l’apparence physique avec l’identité de genre ressentie. Cette chirurgie peut également inclure le repositionnement et la réduction des aréoles et des mamelons pour correspondre à une esthétique masculine.

La mastectomie masculinisante a un impact positif significatif sur la santé mentale des personnes transgenres. Elle contribue à réduire la dysphorie de genre, améliore l'estime de soi et facilite l'intégration sociale. De nombreuses personnes rapportent une amélioration de leur bien-être général après l'intervention.

Technique chirurgicale

Le choix de la technique dépend principalement du volume de la poitrine et de l'élasticité de la peau :

  • Mastectomie à double incision : Adaptée aux poitrines de taille moyenne à grande, cette méthode implique deux incisions horizontales sous les pectoraux, avec repositionnement et greffe des aréoles. Elle laisse des cicatrices visibles mais permet un remodelage thoracique significatif. Dans certain cas on peut garder un pédicule autour du téton pour préserver plus de sensibilité avec comme contre partie de garder un peu plus de volume résiduel. 
  • Mastectomie péri-aréolaire : Convient aux personnes avec une petite poitrine et une bonne élasticité cutanée. L'incision est faite autour de l'aréole, ce qui réduit les cicatrices visibles. Cependant, elle peut ne pas convenir en cas d'excès cutané important.
  • Technique en T inversé : Utilisée pour les poitrines de taille moyenne avec un excès de peau modéré, cette méthode combine une incision horizontale sous le sein et une incision verticale, permettant un meilleur contour de la poitrine. Avec cette technique le sein gardera une forme assez féminine tout en réduisant drastiquement le volume. Cette technique peut être utile en cas de doute et ne pas avoir recours à la technique de la double incision.

Déroulement et suites opératoires

L’intervention se déroule sous anesthésie générale et dure généralement entre deux et trois heures. Le type de technique utilisée dépend de la taille de la poitrine, de l’élasticité de la peau et des préférences du patient. Pour les petites poitrines (souvent catégories A ou B), une incision péri-aréolaire peut suffire, c’est-à-dire autour de l’aréole avec un retrait minimal de peau. Pour les poitrines plus volumineuses, la technique la plus fréquente est la double incision avec greffe libre des aréoles : deux incisions horizontales sont pratiquées sous chaque sein, la glande mammaire est retirée, et les aréoles sont repositionnées plus haut après réduction de leur taille. Des drains peuvent être posés pour évacuer les liquides.

Les suites opératoires immédiates sont marquées par des douleurs modérées, une sensation de tiraillement thoracique, et un gonflement (œdème) normal. Les drains sont retirés après quelques jours, et le port d’un gilet compressif (gilet de contention type boléro) est recommandé pendant plusieurs semaines pour favoriser la bonne cicatrisation et limiter l’apparition de séromes ou d’hématomes. Il est conseillé d’éviter les mouvements amples des bras et les efforts physiques pendant environ un mois. La reprise des activités quotidiennes se fait généralement en une à deux semaines, tandis que les activités sportives doivent attendre au moins quatre à six semaines.

La cicatrisation évolue sur plusieurs mois. Les cicatrices peuvent être visibles, surtout avec la technique à double incision, mais elles s’estompent souvent avec le temps. Des soins spécifiques peuvent être prescrits en cas de cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes.

Risques et complications

Parmi les risques et complications possibles, on retrouve les infections, les saignements, la formation de séromes (accumulations de liquide sous la peau), la perte partielle ou totale de la greffe des aréoles, des irrégularités du contour thoracique, ou encore des troubles de la sensibilité autour du mamelon et du torse, souvent temporaires mais parfois permanents. Dans certains cas, une retouche chirurgicale peut être nécessaire pour améliorer le résultat esthétique ou corriger une asymétrie.

Malgré ces risques, la mastectomie est généralement une intervention très bien vécue, avec un taux de satisfaction élevé, notamment en raison de l'amélioration de la dysphorie de genre et de la perception corporelle. Un suivi médical attentif et une communication claire avec le chirurgien permettent d’optimiser le résultat et de limiter les complications.

Même après une mastectomie, il est essentiel de continuer un suivi médical régulier. Bien que la majeure partie du tissu mammaire soit retirée, un risque résiduel de cancer du sein subsiste. Des examens cliniques périodiques sont donc recommandés. 

Prise en charge et accompagnement

En France, la mastectomie masculinisante peut être prise en charge par l'Assurance Maladie sous certaines conditions. Il est recommandé de consulter des centres spécialisés ou des chirurgiens expérimentés dans la chirurgie d'affirmation de genre pour discuter des options disponibles.

Nos spécialistes : Mastectomie (torsoplastie)