Présentation

La vaginoplastie est une intervention chirurgicale destinée à créer une anatomie génitale féminine chez les femmes transgenres. Elle représente, pour de nombreuses patientes, une étape importante de leur parcours de transition. L’objectif de cette chirurgie est de construire un néo-vagin à la fois fonctionnel, esthétique et sensible, dans le respect de l’identité de genre de la patiente et de ses souhaits personnels.

La vaginoplastie permet de former un canal vaginal, souvent appelé « néo-vagin », pouvant permettre des rapports sexuels pénétrants si la patiente le souhaite. Elle inclut également la reconstruction d’une vulve avec de grandes lèvres, de petites lèvres et un néo-clitoris sensible, repositionné à partir du gland du pénis. L’aspect final vise à se rapprocher au mieux d’une anatomie génitale féminine, tant sur le plan esthétique que fonctionnel.

Technique chirurgicale

La technique la plus couramment utilisée est la vaginoplastie par inversion pénienne. Cette méthode consiste à utiliser la peau du pénis, inversée vers l’intérieur, pour tapisser le canal vaginal. Le gland est préservé et repositionné pour former le néo-clitoris, assurant ainsi une conservation de la sensibilité érotique. La peau du scrotum est également mobilisée pour recréer les lèvres externes.

Dans certains cas, notamment si la peau disponible est insuffisante ou lors de réintervention, d’autres techniques peuvent être envisagées, comme l’utilisation d’un greffon cutané provenant d’une autre partie du corps, ou la vaginoplastie sigmoïdienne, qui utilise un segment de côlon pour former le néo-vagin. Ces techniques sont plus complexes, mais peuvent donner de très bons résultats dans des situations particulières.

Déroulement et suites opératoires

L’intervention, pratiquée sous anesthésie générale, dure généralement entre trois et cinq heures. Elle nécessite une hospitalisation de plusieurs jours, souvent autour d’une semaine. À la fin de l’opération, un conformateur vaginal est mis en place pour maintenir la cavité ouverte, et des soins post-opératoires sont immédiatement instaurés.

Les suites de la vaginoplastie nécessitent du repos, une hygiène rigoureuse et une participation active de la patiente au processus de dilatation, qui consiste à introduire régulièrement des dilatateurs médicaux pour maintenir la profondeur et la souplesse du néo-vagin. Ce protocole est à poursuivre sur plusieurs mois, avec une fréquence progressivement réduite.

La convalescence est généralement de quatre à six semaines. L’activité sexuelle peut être reprise après trois mois, sous réserve de la bonne cicatrisation. Les résultats finaux sont visibles après six mois à un an, bien qu’une amélioration progressive puisse continuer au-delà.

Risques et complications

Comme toute intervention chirurgicale, la vaginoplastie comporte des risques. Parmi les complications possibles figurent les infections, les hématomes, les sténoses (rétrécissements du canal), les douleurs persistantes, ou encore une perte partielle de la sensibilité. Ces risques peuvent être significativement réduits par un suivi médical rigoureux, une bonne préparation et une hygiène postopératoire attentive.

La prise en charge psychologique, lorsqu’elle est souhaitée, peut être bénéfique avant et après l’opération pour accompagner les changements corporels et émotionnels que peut impliquer cette étape.

Prise en charge et accompagnement

La vaginoplastie est accessible aux personnes majeures qui expriment une demande claire et éclairée. Il n’est pas exigé d’avoir suivi un parcours psychiatrique imposé, mais un accompagnement médical est nécessaire. Dans la majorité des cas, une hormonothérapie préalable d’au moins 12 mois est recommandée, de même qu’un traitement d’épilation définitive du périnée en amont de la chirurgie, afin de prévenir la repousse de poils dans le néo-vagin. La réalisation d’un bilan médical complet est indispensable avant l’intervention, ainsi qu’une consultation avec un.e chirurgien·ne spécialisé.e.

En France, la vaginoplastie peut être prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie, dans le cadre d’une Affection de Longue Durée (ALD) liée à la dysphorie de genre. Cette prise en charge est possible si l’intervention est réalisée dans un établissement de santé conventionné. Dans certains cas, des dépassements d’honoraires peuvent s’appliquer, notamment si l’intervention est effectuée en secteur privé.