- Informations générales
- Prise en charge
- Prise en charge - ALD
- Prise en charge - Remboursements et mutuelles
Les chirurgies de réassignation sexuelle (vaginoplastie, phalloplastie, mastectomie, etc.) peuvent être partiellement ou totalement prises en charge, si elles sont :
- Réalisées dans un établissement conventionné
- Justifiées médicalement
- Intégrées dans une ALD
Nous vous aidons à constituer le dossier et à comprendre ce qui est remboursé ou non, en fonction de votre situation.
Si votre intervention est prise en charge :
- Les frais relatifs à la clinique (frais de bloc et frais de séjour) sont pris en charge par la Sécurité Sociale. Vous n’aurez pas d’avance de frais pour cette partie.
- Les frais concernant les dépassements d’honoraires du chirurgien et de l’anesthésiste sont à votre charge. Ils peuvent éventuellement vous être remboursés par votre mutuelle selon votre contrat.
Avec ou sans ALD, les consultations avec des médecins conventionnés secteur 1 sont remboursées. Des dépassements d’honoraires peuvent s’appliquer si vous consultez hors parcours de soins ou dans un cabinet privé (secteur 2), mais certaines mutuelles peuvent les couvrir (selon votre contrat).
Les traitements prescrits sont pris en charge comme tout médicament remboursable. Certaines formes (patchs, gels, injections) sont mieux couvertes que d’autres. Une ALD permet un remboursement à 100 % (base sécurité sociale).
- Protocole de soins ALD : rempli par le médecin traitant.
→ Il doit mentionner clairement :- La pathologie (« dysphorie de genre » ou équivalent),
- Les soins envisagés (hormonothérapie, consultations spécialisées, actes chirurgicaux le cas échéant),
- Les médecins concernés (endocrino, gynéco, psy, etc.),
- La durée souhaitée.
- Compte-rendu médical synthétique : utile pour justifier la demande (diagnostic, évolution, prise en charge antérieure).
- Lettre de liaison (facultative mais recommandée) : en cas de transition entre une structure pédiatrique et le médecin adulte.
Pour un·e adulte :
- Une fois le protocole de soins rempli par le médecin traitant et transmis à la CPAM, le service médical de l’Assurance Maladie dispose d’un délai légal de 30 jours pour se prononcer.
- En pratique, le délai varie de 15 jours à 6 semaines, selon :
- la région (certaines caisses sont plus rapides que d’autres),
- la complexité du dossier,
- le mode de transmission (dématérialisé = plus rapide).
Pour un·e mineur·e :
Le processus est identique, mais dans le cadre d’une transition de genre :
- Le dossier est parfois plus long à instruire, notamment s’il s’agit d’une première demande.
- Certains médecins-conseils peuvent demander des justificatifs complémentaires (avis spécialisé, bilan psy, lettre du centre de référence…).
Délais moyens : entre 3 semaines et 2 mois.
Important : anticiper le passage à l’âge adulte (18 ans) car l’ALD pédiatrique n’est pas automatiquement reconduite. Il faut refaire une demande via le médecin traitant adulte.
Lorsqu’une personne transgenre suivie durant l’adolescence (souvent dans un cadre hospitalier ou en centre référent) devient majeure, elle doit :
- Transférer son suivi vers une équipe adulte (médecin traitant, endocrinologue, gynécologue, etc.) ;
- Mettre à jour son protocole de soins ALD si elle en avait un ;
- Si ce n’est pas encore fait, faire une première demande d’ALD adulte via son nouveau médecin traitant.
À noter : l’ALD pédiatrique ne se prolonge pas automatiquement à l’âge adulte. Elle nécessite un renouvellement explicite, avec un nouveau dossier médical.
Il est donc crucial que le relais soit anticipé et accompagné pour éviter une rupture de soins (surtout pour les traitements hormonaux).
Même si l’ALD facilite l’accès aux soins, elle peut paradoxalement créer des freins dans d’autres domaines :
Assurance emprunteur et prêt bancaire :
Une ALD (même hors liste) est perçue comme un risque médical par les assureurs.
Les patient·es trans ayant une ALD peuvent rencontrer :
- des refus d’assurance de prêt (immobilier, professionnel),
- des exclusions de garanties (chirurgie, arrêt longue durée),
- ou des surprimes importantes.
Certains établissements bancaires exigent de déclarer l’ALD, même si la transition est stabilisée.
Confidentialité :
L’ALD apparaît dans certains documents transmis aux organismes complémentaires, ce qui peut révéler des informations sensibles (ex : mention « hormonothérapie transgenre » visible par un assureur ou employeur indirectement).
Démarches administratives longues :
La constitution de dossiers ALD pour chaque spécialité peut devenir lourde. Les patient·es doivent parfois expliquer leur situation à de multiples interlocuteurs non sensibilisés.
La durée varie selon les CPAM, souvent de 1 à 5 ans. Elle n’est pas à vie, même si la surveillance hormonale est de long terme. Le renouvellement doit être anticipé par le médecin traitant.
Non. En secteur 2 ou hors convention, les dépassements d’honoraires restent à la charge du patient, sauf si une mutuelle complémentaire très performante intervient. L’ALD couvre uniquement le tarif de base Sécurité sociale.
- Chirurgies esthétiques sans pathologie fonctionnelle (par ex. implants mammaires),
Même si la chirurgie de réassignation est reconnue médicalement, sa prise en charge dépend du code d’acte, du chirurgien, et de l’établissement :
– Certains actes ne sont pas codifiés dans la classification de l’Assurance Maladie.
– D’autres sont mal remboursés, ou avec des délais d’attente très longs en secteur public.
En secteur privé, les dépassements peuvent être importants et non pris en charge par l’ALD.
- épilation définitive pré-opératoire,
- orthophonie (féminisation/masculinisation de la voix),
- consultations psychologiques en libéral (hors psychiatres).
Les consultations de psychologues non conventionnés (libéraux) ou d’orthophonistes travaillant sur la voix ne sont généralement pas remboursées, même si elles sont essentielles dans de nombreux parcours.
Non. La transition de genre relève d’une ALD hors liste, donc non automatique. Le médecin traitant doit remplir un protocole de soins argumenté, précisant les soins nécessaires en lien avec la transition. Cette demande est ensuite examinée par le service médical de l’Assurance Maladie.
Votre médecin traitant peut constituer le dossier d’ALD et le transmettre à l’Assurance Maladie.
L’ALD permet d’assurer une prise en charge continue. Pour une transition réussie, il est crucial que le patient bénéficie des éléments suivants :
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Suivi médical adapté
L’ALD garantit que les soins nécessaires sont pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie. Cela peut inclure :
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- Des consultations médicales régulières pour ajuster le traitement.
- Des examens et tests médicaux pour surveiller l’évolution de la maladie.
- Des actes de rééducation ou des soins spécifiques, comme la kinésithérapie, la psychothérapie, etc.
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Continuité des soins entre les différents systèmes de santé
Lors d’une transition, la coordination entre différents professionnels de santé est clé (médecins, spécialistes, équipes hospitalières). L’ALD aide à garantir que les soins ne sont pas interrompus.
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Adaptation au suivi personnalisé
Les parcours de transition sont souvent individualisés, car les patients ont des besoins uniques.
- Traitements hormonaux
- Bilan sanguin et examens de suivi
- Consultations psychologiques ou psychiatriques
- Interventions chirurgicales (sous conditions)
- Hospitalisations et soins postopératoires
L’ALD n’est pas obligatoire pour accéder à des soins, mais elle facilite la prise en charge.