L’hormonothérapie

L’hormonothérapie2025-10-06T23:55:01+02:00

Un traitement fondamental pour aligner le corps, l’identité et le bien-être

L’hormonothérapie, ou traitement hormonal substitutif (THS), est une composante majeure du parcours médical de transition de genre. Elle consiste à administrer des hormones sexuelles afin de développer les caractères sexuels secondaires du genre affirmé et, inversement, de réduire ceux du sexe assigné à la naissance.

Pour les femmes transgenres (transition de l’homme vers la femme, MtF), elle repose sur la prise d’œstrogènes, souvent combinés à des anti-androgènes qui inhibent les effets de la testostérone.

Pour les hommes transgenres (transition de la femme vers l’homme, FtM), elle repose sur l’administration de testostérone.

Ce traitement agit à la fois sur le corps, l’équilibre hormonal, l’humeur, la sexualité, et la perception de soi, dans une démarche encadrée, progressive et sécurisée. Il n’existe pas de standard unique, mais une adaptation aux souhaits, à la tolérance médicale, et au rythme de chaque personne.

Aucune chirurgie n’est obligatoire pour accéder à l’hormonothérapie, et chacun définit son propre parcours.

Objectifs

L'hormonothérapie vise à favoriser la cohérence entre l'apparence physique et l'identité de genre ressentie. Elle contribue à atténuer la dysphorie de genre, améliore souvent l'estime de soi et constitue une étape déterminante dans la construction d'un corps vécu comme juste.

  • Pour les femmes transgenres (MtF) : développement mammaire, diminution de la pilosité corporelle (progressive), peau plus douce, réduction de la masse musculaire, redisposition des graisses (hanches, fesses, cuisses), diminution des érections et du volume testiculaire
  • Pour les hommes transgenres (FtM) : apparition d'une pilosité faciale et corporelle, épaississement de la peau, prise de masse musculaire, disparition des menstruations, baisse de la voix (permanente), hypertrophie clitoridienne, répartition masculine des graisses

Administration et modalités

L'instauration du traitement nécessite une évaluation médicale complète : bilans hormonaux, antécédents médicaux, état psychique, suivi endocrinologique.

  • Testostérone (FtM) : injectable (toutes les 2 à 4 semaines), gel transdermique ou patchs.
  • Œstrogènes (MtF) : par voie orale, transdermique (gel ou patch), parfois injectable. Associés à des anti-androgènes comme la spironolactone ou l'acétate de cyprotérone.

Effets émotionnels et psychologiques

L'hormonothérapie a un impact souvent profond sur le bien-être émotionnel et la stabilité psychique. Pour beaucoup, elle représente un soulagement psychologique, une diminution de la dysphorie, et une amélioration notable de la qualité de vie.

  • Chez les femmes trans, les œstrogènes induisent parfois une plus grande labilité émotionnelle ou une sensibilité accrue, avec des phases de vulnérabilité qu'un accompagnement thérapeutique peut aider à mieux traverser.
  • Chez les hommes trans, la testostérone peut influencer l'humeur : certains décrivent un sentiment de force, d'assurance, d'autres évoquent une irritabilité ou des variations de l'énergie. Ces effets sont généralement transitoires, et s'équilibrent avec le temps.

Un suivi psychologique est recommandé pour accompagner ces ajustements émotionnels et faciliter l'adaptation à une nouvelle image de soi.

Impact sur la sexualité

L'hormonothérapie modifie également les fonctions sexuelles, le désir et la sensibilité corporelle.

Chez les hommes trans, la testostérone augmente souvent la libido, induit une croissance clitoridienne, et transforme les sensations corporelles, bien que cela varie selon les individus.

Chez les femmes trans, les œstrogènes et anti-androgènes réduisent progressivement la libido, les érections spontanées, et modifient les zones érogènes. Certaines ressentent un apaisement du rapport au corps, d'autres peuvent éprouver une phase de redécouverte de la sexualité.

Il est essentiel de rappeler que ces effets sont très variables d'une personne à l'autre. Une prise en charge globale, incluant un dialogue autour de la sexualité, est encouragée, dans un cadre respectueux et bienveillant.

Effets secondaires et risques

Comme tout traitement hormonal, des effets secondaires peuvent survenir :

  • FtM : acné, chute de cheveux, augmentation de la tension artérielle, troubles hépatiques.
  • MtF : prise de poids, risque thromboembolique, baisse de la libido, troubles métaboliques.

Le risque est maîtrisable grâce à un encadrement médical rigoureux. L'automédication ou la prise non encadrée d'hormones expose à des dangers importants et doit être évitée.

Suivi médical

Un suivi régulier est indispensable pour :

  • Évaluer l'efficacité du traitement
  • Ajuster les doses
  • Surveiller les paramètres biologiques (hématocrite, lipides, foie, hormones)
  • Prévenir ou traiter les effets secondaires

Les consultations de suivi sont généralement trimestrielles la première année, puis semestrielles ou annuelles.

Hormonothérapie : finalité et suivi médical

L'hormonothérapie a pour finalité d'accompagner les personnes transgenres dans l'adaptation de leurs caractéristiques physiques à leur identité de genre, en tenant compte de leur situation individuelle. Elle implique un suivi médical attentif afin d'assurer la sécurité et l'efficacité du traitement, en adaptant les soins à chaque personne.

Risques oncologiques2025-07-21T13:34:42+02:00

Les études ne montrent pas à ce jour de sur-risque élevé de cancers liés à l’hormonothérapie transgenre. Cependant, certaines surveillances sont recommandées :

  • Cancer du sein (chez femmes trans comme chez hommes trans selon les tissus mammaires restants)
  • Cancer de la prostate (chez femmes trans âgées)
  • Cancer de l’endomètre ou des ovaires (chez hommes trans non opérés)

Le médecin référent propose un plan de dépistage adapté à la situation anatomique et au traitement suivi.

Fertilité et préservation gamétique2025-07-21T13:34:16+02:00

L’hormonothérapie réduit voire suspend la fertilité, de façon souvent réversible, mais pas toujours. Les personnes trans qui souhaitent potentiellement avoir des enfants biologiques doivent être informées en amont.

  • Préservation de spermatozoïdes chez les femmes trans avant le début du traitement
  • Préservation d’ovocytes ou d’ovaires chez les hommes trans

Cette démarche peut être prise en charge, sur avis médical, dans des centres spécialisés de médecine de la reproduction.

Surveillance des organes génitaux restants2025-07-21T13:33:49+02:00

Lorsque des organes du sexe assigné à la naissance sont conservés, des examens préventifs doivent être maintenus.

Chez les femmes trans (avec prostate ou testicules) :

  • Surveillance du risque de cancer de la prostate, bien que rare sous œstrogènes
  • Surveillance testiculaire si absence d’orchidectomie

Chez les hommes trans (avec utérus, ovaires ou seins) :

  • Frottis du col utérin (si col conservé)
  • Échographie pelvienne (surveillance ovarienne et utérine)
  • Dépistage du cancer du sein en cas de glandes mammaires résiduelles

Ces examens sont personnalisés selon le parcours chirurgical et les traitements reçus.

Suivi cardiovasculaire2025-07-21T13:33:25+02:00

L’hormonothérapie peut modifier :

  • La tension artérielle
  • Le cholestérol total, HDL, LDL et les triglycérides
  • Le risque thromboembolique (notamment chez les femmes trans, surtout en cas de tabagisme, surpoids ou antécédents médicaux)

Des examens réguliers (pression artérielle, électrocardiogramme, profil lipidique) permettent de dépister précocement tout risque cardiovasculaire.

Santé osseuse2025-07-21T13:32:50+02:00

Les hormones sexuelles jouent un rôle fondamental dans la densité minérale osseuse. En l’absence de traitement, ou en cas de dosage mal ajusté, un risque d’ostéopénie ou d’ostéoporose peut apparaître, notamment :

  • Chez les femmes trans en cas d’arrêt prolongé du traitement ou post-orchidectomie sans œstrogènes suffisants
  • Chez les hommes trans en cas de carence en testostérone prolongée

Une ostéodensitométrie est recommandée tous les 5 à 10 ans, ou plus tôt en cas de suspicion de fragilité osseuse.

Surveillance biologique2025-07-21T13:32:44+02:00

Des bilan sanguins réguliers permettent d’évaluer :

  • Les taux hormonaux (œstradiol, testostérone, LH, FSH)
  • La fonction hépatique (transaminases, gamma-GT)
  • Le profil lipidique (cholestérol, triglycérides)
  • L’hématocrite et l’hémoglobine (particulièrement sous testostérone)
  • La glycémie et les marqueurs du métabolisme

Ces examens sont effectués tous les 3 à 6 mois la première année, puis de manière semestrielle ou annuelle selon la stabilité du traitement.

Prise en charge

Le traitement hormonal est pris en charge par l'Assurance Maladie à 100 % au titre d'une Affection de Longue Durée (ALD), une fois le diagnostic posé. Les consultations, examens biologiques, et traitements sont remboursés, à condition d'être prescrits et suivis dans un cadre médical formalisé.

Condition d'accès

L'accès au traitement est fondé sur un consentement libre et éclairé, après évaluation par des professionnels formés. Une lettre de recommandation psychologique n'est plus systématiquement exigée, mais un accompagnement est fortement recommandé.

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