Présentation
L'augmentation mammaire chez les personnes transgenres (souvent appelée chirurgie « MTF » pour male-to-female) est une intervention de féminisation du torse visant à créer une poitrine d’apparence naturelle et harmonieuse. Elle est généralement envisagée après plusieurs mois de traitement hormonal, lorsque le développement mammaire spontané est jugé insuffisant pour atteindre le volume ou la forme souhaités.
Les traitements hormonaux à base d’œstrogènes et de progestérone induisent un développement mammaire naturel. Cependant, ce développement est souvent limité, et de nombreuses femmes transgenres choisissent une augmentation mammaire chirurgicale pour atteindre le volume souhaité.
Cette chirurgie permet d’aligner l’apparence physique avec l’identité de genre, réduisant la dysphorie de genre et améliorant l’estime de soi. Elle est souvent perçue comme une étape clé dans le parcours de transition des femmes transgenres.
Technique chirurgicale
1. Pose d’implants mammaires
C’est la méthode la plus courante. Elle consiste à insérer des prothèses en silicone ou en sérum physiologique pour augmenter le volume des seins. Les implants peuvent être placés sous le muscle pectoral (plan dual) pour un résultat plus naturel et stable. Les incisions sont généralement dissimulées dans le pli sous-mammaire, autour de l’aréole ou sous l’aisselle, selon la morphologie et les préférences de la patiente.
2. Lipofilling (transfert de graisse)
Cette technique utilise la propre graisse de la patiente, prélevée par liposuccion (souvent au niveau du ventre, des cuisses ou des hanches), puis réinjectée dans la poitrine. Elle permet une augmentation modérée du volume mammaire sans implant, avec un résultat très naturel. Cependant, elle nécessite une quantité suffisante de graisse disponible et peut nécessiter plusieurs sessions pour atteindre le volume désiré.
3. Augmentation mammaire composite
Cette approche combine la pose d’implants et le lipofilling pour optimiser le volume et la forme des seins. Elle permet d’obtenir un résultat plus harmonieux, en particulier pour les patientes ayant une peau fine ou une cage thoracique large.
Déroulement et suites opératoires
L’intervention en elle-même se déroule sous anesthésie générale et dure entre une et deux heures. Après la mise en place des implants, le chirurgien referme les incisions par des sutures, puis un pansement compressif est appliqué sur la poitrine. Selon les cas, le retour à domicile se fait le jour même ou après une nuit d’hospitalisation.
Les suites opératoires immédiates sont marquées par des douleurs et une sensation de tension au niveau de la poitrine, surtout lorsque les implants sont placés sous le muscle pectoral. Ces douleurs sont généralement bien contrôlées par des antalgiques prescrits par le chirurgien. Un soutien-gorge de contention est porté jour et nuit pendant environ un mois, parfois plus longtemps, pour soutenir les tissus et favoriser une bonne cicatrisation. Les soins locaux, incluant la surveillance des cicatrices et des pansements, sont assurés régulièrement au cours des premières semaines. La reprise des activités quotidiennes se fait progressivement. Le repos est conseillé pendant les premiers jours, tandis que les efforts physiques importants, notamment les activités sportives, doivent être évités pendant au moins un mois. La cicatrisation se poursuit sur plusieurs mois, avec une évolution progressive de l’aspect des cicatrices, qui s’estompent en général avec le temps. Dans certains cas, des traitements complémentaires peuvent être proposés pour améliorer leur apparence.
Sur le long terme, les implants nécessitent une surveillance régulière. Bien qu’ils soient conçus pour durer, ils ne sont pas garantis à vie. Des contrôles cliniques et parfois des examens d’imagerie sont recommandés pour détecter d’éventuelles complications comme une rupture, une coque (fibrose autour de l’implant), ou un déplacement. Certaines patientes choisissent de remplacer ou de retirer leurs implants au bout de 10 à 15 ans, selon les besoins et l’évolution de leur corps.
Risques et complications
Comme toute intervention chirurgicale, l’augmentation mammaire comporte des risques : infection, hématome, contracture capsulaire, déplacement ou rupture de l’implant. Un suivi médical régulier est essentiel pour surveiller l’état des implants et détecter d’éventuelles complications. Toutes ces complications sont bien sur peu fréquentes.
Prise en charge et accompagnement
En France, l’augmentation mammaire peut être prise en charge par l’Assurance Maladie sous certaines conditions. Il est recommandé de consulter des centres spécialisés ou des chirurgiens expérimentés dans la chirurgie d’affirmation de genre pour discuter des options disponibles.