Présentation

L’orchidectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer un ou les deux testicules. Dans le cadre d’un parcours de transition chez les femmes transgenres ou certaines personnes non binaires assignées homme à la naissance, elle représente une étape possible de l’affirmation de genre. Cette opération a un impact direct sur la production de testostérone, ce qui permet à la personne de réduire, voire d’arrêter, les traitements anti-androgènes prescrits dans le cadre de l’hormonothérapie féminisante. Pour certaines personnes, elle peut constituer une étape définitive, notamment lorsqu’elles ne souhaitent pas de chirurgie génitale plus complexe comme la vaginoplastie.

Technique chirurgicale

L’orchidectomie est une intervention relativement simple sur le plan technique. Elle se réalise le plus souvent sous anesthésie générale, bien qu’une anesthésie rachidienne puisse parfois être proposée. Le chirurgien effectue une incision au niveau du scrotum, généralement en position médiane ou sur chaque hémiscrotum. Les testicules sont extraits, accompagnés de l’épididyme et d’une partie du cordon spermatique. Ce dernier est ligaturé pour éviter tout saignement, puis sectionné. Les tissus sont ensuite refermés soigneusement à l’aide de points résorbables. Dans certains cas, notamment si une vaginoplastie est envisagée ultérieurement, la peau du scrotum est préservée sans modification esthétique ; sinon, un remodelage partiel peut être effectué pour un aspect plus plat.

Déroulement et suites opératoires

L’intervention dure en moyenne entre 30 minutes et une heure. Elle est souvent pratiquée en ambulatoire, ce qui permet un retour à domicile le jour même, sauf en cas de contre-indication. Après l’opération, une sensation de tiraillement, des douleurs modérées, des ecchymoses et un gonflement du scrotum sont fréquents mais temporaires. Le repos est recommandé pendant quelques jours, avec un arrêt des activités physiques intenses pendant environ deux à quatre semaines. Le port d’un sous-vêtement de maintien peut soulager la gêne postopératoire. Les soins locaux consistent à maintenir une bonne hygiène de la zone opérée, et les points tombent généralement d’eux-mêmes en une dizaine de jours. La reprise des activités habituelles, y compris sexuelles, doit attendre la cicatrisation complète.

Risques et complications

Comme toute opération chirurgicale, l’orchidectomie comporte des risques, bien que globalement faibles lorsque l’intervention est pratiquée dans de bonnes conditions. Les complications possibles incluent les infections locales, les hématomes, les saignements ou les retards de cicatrisation. Une douleur persistante ou une sensibilité accrue de la zone opérée peut survenir. Dans de rares cas, une sensation de vide ou de gêne psychologique peut apparaître si la décision d’opérer a été prise trop rapidement ou sans un accompagnement adéquat. À long terme, l’absence de testicules entraîne l’arrêt naturel de la production de testostérone, ce qui peut avoir des effets sur la libido, la densité osseuse ou l’énergie, surtout en l’absence d’un bon suivi endocrinien.

Prise en charge et accompagnement

L’orchidectomie fait partie des actes chirurgicaux pouvant être pris en charge partiellement par l’assurance maladie, lorsqu’elle s’inscrit dans un parcours de transition reconnu. Avant l’intervention, un accompagnement médical et psychothérapeutique est souvent proposé pour s’assurer que la décision est bien réfléchie et alignée avec les objectifs de la personne. Après l’opération, un suivi endocrinien est essentiel pour adapter le traitement hormonal et surveiller les éventuelles carences. Un soutien psychologique peut également être utile pour accompagner les effets émotionnels liés à cette transformation corporelle.

Nos spécialistes : Orchidectomie